Regards
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Les gémissements de tes enfants
Entendus de partout la planète
Portant secours aux survivants
Les morts enterrés anonymes
Dans des fosses communes
Sans aucune croix à leur nom
Ni personne pour les pleurer
Voix, sans voix dans la vie
Et pareilles dans la mort
Des vies annihilées
Des villes entières anéanties
Le jour s’est fait nuit
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Tu pleurais
Des larmes de sang
Coulent à flots
Comme la rivière
De mères esseulées
D’enfants orphelins
Estropiés, marqués pour la vie
Sans espoir
Quand je me suis tourné vers toi Haïti
Un an plus tard
Tu pleurais encore
12 janvier 2011
Agir
Pour exorciser ses démons
Agir
Pour ne pas que la vie
Nous attrape inerte
Pour ne pas laisser l’indécision
Ronger nos espoirs
Agir en avant
Et en dépit de tout et de tous
Agir
Pour ne pas crever inerte
Sans avoir essayé
Pour exorciser ses démons
Agir
Pour ne pas que la vie
Nous attrape inerte
Pour ne pas laisser l’indécision
Ronger nos espoirs
Agir en avant
Et en dépit de tout et de tous
Agir
Pour ne pas crever inerte
Sans avoir essayé
Abandon
Vieillards à l’asile
Isolés
Retirés
Esseulés
Gardiens d’enfants
Utilisés au besoin
Puis rejetés à souhait
Oubliés
Parqués
Dans des usines à vieillards
Mouroirs dépressifs
Le temps s’est arrêté
Il n’y a plus de demain
La mémoire s'est estompée
À hier
Il n’y a plus de mains
Pour suffire à la tâche
L'horloge du salon
Marque une heure
qui ne veut plus rien dire
Les vieux on n’a que faire
Ça sert à quoi d’ailleurs
Ça prend de la place
Ils sont à ne rien faire
Dans ces stationnements
De gérontes
Antichambre de la mort
Lente et inexorable
Usines à vieillard
En perte d’autonomie
Et de mémoire
Vieillards à l’asile
Isolés
Retirés
Esseulés
Gardiens d’enfants
Utilisés au besoin
Puis rejetés à souhait
Oubliés
Parqués
Dans des usines à vieillards
Mouroirs dépressifs
Le temps s’est arrêté
Il n’y a plus de demain
La mémoire s'est estompée
À hier
Il n’y a plus de mains
Pour suffire à la tâche
L'horloge du salon
Marque une heure
qui ne veut plus rien dire
Les vieux on n’a que faire
Ça sert à quoi d’ailleurs
Ça prend de la place
Ils sont à ne rien faire
Dans ces stationnements
De gérontes
Antichambre de la mort
Lente et inexorable
Usines à vieillard
En perte d’autonomie
Et de mémoire
De mort lente
Cellules en folie
Organes déréglés
Cylindres réglés
Esprit rebelle
Cerveau embrumé
Fièvre fiévreuse
La vie s’étire
À pas lents
Lente agonie
Descente vers la mort
De l’esprit
Qui se meure
Enfermé dans ses lubies
Cellules en folie
Organes déréglés
Cylindres réglés
Esprit rebelle
Cerveau embrumé
Fièvre fiévreuse
La vie s’étire
À pas lents
Lente agonie
Descente vers la mort
De l’esprit
Qui se meure
Enfermé dans ses lubies
Douce folie
Folie, raison
Raison, passions
Passion, sagesse
Sagesse, folie
Folie, raison
Raison sans cesse raisonnée
Folie sans cesse retrouvée
Folie, raison
Raison, passions
Passion, sagesse
Sagesse, folie
Folie, raison
Raison sans cesse raisonnée
Folie sans cesse retrouvée
Insularitudes
Iles lointaines
De mes souvenirs accrochées
Bord de mer de nulle part
Pourtant d’un ailleurs familier
Cases de pêcheurs
Bateaux à rentrer
Filets à tendre
Poissons à vendre au marché
Paysage de « bo de mè »
Quai paisible
Bateaux alignés attendant la marée
Quel beau voyage
Que d’une tâche tu fais naître
Dans notre esprit
Rempli d’INSULARITUDES
À Paul Comarmond
Iles lointaines
De mes souvenirs accrochées
Bord de mer de nulle part
Pourtant d’un ailleurs familier
Cases de pêcheurs
Bateaux à rentrer
Filets à tendre
Poissons à vendre au marché
Paysage de « bo de mè »
Quai paisible
Bateaux alignés attendant la marée
Quel beau voyage
Que d’une tâche tu fais naître
Dans notre esprit
Rempli d’INSULARITUDES
À Paul Comarmond
Ruptures
Mémoire déchirée
Devant tant d’horreurs
Corps tordus et déchiquetés
Vivre dans cette torpeur
De l’après-séisme
Et pourtant,
C’est là où se vit la vie
Avec ses misères
Et ses calamités
Dans une suite illogique
D’évènements
Haïti est-elle vraiment
Une île maudite
Un radeau désespéré
Décrit par la presse à sensation
Du séisme
Aux ouragans
De la pluie au choléra
Ses plaies finiront-elles
Par se laver et guérir
Cicatrisées par le soleil
Ses fils finiront-ils
Par voir enfin le jour
Où ils vivront de plus
Que d’espoir
12 janvier 2010
Mémoire déchirée
Devant tant d’horreurs
Corps tordus et déchiquetés
Vivre dans cette torpeur
De l’après-séisme
Et pourtant,
C’est là où se vit la vie
Avec ses misères
Et ses calamités
Dans une suite illogique
D’évènements
Haïti est-elle vraiment
Une île maudite
Un radeau désespéré
Décrit par la presse à sensation
Du séisme
Aux ouragans
De la pluie au choléra
Ses plaies finiront-elles
Par se laver et guérir
Cicatrisées par le soleil
Ses fils finiront-ils
Par voir enfin le jour
Où ils vivront de plus
Que d’espoir
12 janvier 2010
Attentes
Il y a de ces attentes
Qui ressemblent à des fins du monde
Tellement long est le temps
Tellement loin la pensée et la présence
D'un être qui nous est cher
Il y de ces attentes
Qu'on ne peut plus espérer
Que l'attente elle même
Ces attentes
Comme une fin du monde
Qui n'arrêtent pas d'arriver
Et qui n'aboutissent jamais
Il y a de ces attentes
Qui ressemblent à des fins du monde
Tellement long est le temps
Tellement loin la pensée et la présence
D'un être qui nous est cher
Il y de ces attentes
Qu'on ne peut plus espérer
Que l'attente elle même
Ces attentes
Comme une fin du monde
Qui n'arrêtent pas d'arriver
Et qui n'aboutissent jamais
Je m’aime
C'est bon de s'aimer!
Si on ne s'aime pas
Qui le fera à notre place ?
Si on ne s'aime pas soi-même
Peut-on aimer les autres ?
Je m 'aime
M'aimes-tu ?
Et si tu ne m’aimes pas
M’aimerais-je moins?
C'est bon de s'aimer!
Si on ne s'aime pas
Qui le fera à notre place ?
Si on ne s'aime pas soi-même
Peut-on aimer les autres ?
Je m 'aime
M'aimes-tu ?
Et si tu ne m’aimes pas
M’aimerais-je moins?